Les légendes

Pour l’origine du nom de la ville on trouve différentes sources. Il apparaît sous le nom de aculeo (du latin aculeus qui signifie aiguillon) dans un document du XIVème ; l’appellation « sur vie » a été rajoutée en 1846.

Le nom de la rivière qui traverse l’Aiguillon pose quelques problèmes. Pour les uns il dérive du latin via = route : allusion à une voie celtique ou romaine qui traversait autrefois le Bas Poitou.
Pour d’autres il s’agirait d’une racine celtique via ou ver faisant référence soit à un gué, soit à un cours d’eau

Selon une troisième source on aurait affaire à une racine gauloise WI qui dénote un marécage, un lieu humide (et que l’on retrouverait dans Vienne).

Et puis il y a la célèbre légende des chasseurs qui traquaient le gibier sous le chaud soleil d’été et qui se trouvaient au bord de l’épuisement car ils avait oublié d’apporter des gourdes d’eau. Ils sentaient leur mort prochaine lorsque, miracle, un chien dénicha une rivière au milieu de touffes de plantes, les chasseurs s’y précipitèrent, s’abreuvèrent, puis décidèrent de baptiser le cours d’eau : ce sera « la vie » puisque son eau leur a sauvé « la vie ». 

Et une seconde légende existe inscrite dans le bulletin paroissial de 1966 : « il y a bien longtemps – huit à neuf cents ans au moins – un Saint Ermite avait établi son domicile au fond d’un clair vallon, près des bords de la Vie, non loin de la petite cité de Saint-Gilles. Le lieu était sauvage et tranquille ; le solitaire aimait sa solitude qu’égayait le chant des oiseaux et le murmure de la rivière. Ses besoins étaient modestes ; il vivait de peu ; un jardin qu’il cultivait lui-même lui fournissait les légumes en suffisance ; de la viande il ne connaissait plus le goût ; l’eau d’une source pure était sa boisson.

Son temps se passait au travail des mains et à la prière, en longues oraisons et en récitation de ses Heures, car notre Ermite était Prêtre.

Chaque matin, de bonne heure, il se rendait à une antique chapelle de Sainte-Hélène que fréquentaient les gens d’un village voisin. Il y disait la messe ; il y recevait les habitants ; il consolait les affligés et distribuait des aumônes aux pauvres. Avec le temps, sa réputation de sainteté et de bonté s’était étendue et de bien plus loin que du village des chrétiens accouraient le dimanche pour assister au St Sacrifice et entendre la parole de Dieu, qu’il était heureux de leur donner.

Or, il advint qu’un jour les murs de la chapelle se trouvèrent trop étroits pour recevoir tout le monde ; …il exposa son idée à ses « paroissiens » et leur demanda un concours bénévole, tout au moins en faisant les charrois nécessaires pour amener à pied d’oeuvre les matériaux 

Or, un jour que trois ou quatre paysans ramenaient les charrettes chargées de pierres, l’un d’eux ayant rencontré des gens avec qui il avait une certaine affaire à traiter, laissa passer ses compagnons en leur disant qu’il ne « muserait » pas, mais qu’il les rejoindrait avant qu’ils eussent fini.

 Voilà donc notre homme qui arrête ses bœufs et, comme le font encore nos paysans de Vendée, plante devant eux son aiguillon en l’appuyant sur le joug, entre la tête de ses animaux. Chacun sait que jamais les bêtes ne bougeront tant que l’aiguillon restera droit planté devant elles.

Et il s’écarta un peu avec ses partenaires. Combien de temps ? un quart d’heure ? une demi-heure ? Entre amis les moments ne comptent plus …Quand il revint vers ses bœufs, les bonnes bêtes étaient tranquilles, mais quelle ne fut pas la surprise du brave paysan !? Qu’était devenu son aiguillon de châtaignier ? … A sa place, une tige droite comme un jonc, garnie de rameaux aux feuilles verdoyantes, montait sa pointe vers le ciel : l’aiguillon de châtaignier avait pris racine et était devenu un arbuste plein de sève et de VIE. Était-ce un rêve ? une imagination ? une réalité ? un artifice du diable ? un miracle ? … L’homme y regarda à plus d’une fois ; il toucha de ses grosses mains l’arbuste et son feuillage et, obligé de se rendre à la vérité, il fit un grand signe de croix et courut de toute la vitesse de ses jambes vers la chapelle, criant à l’Ermite et aux ouvriers : « Venez vite ! venez vite voir le prodige qui est arrivé. »

Et tous de courir vers le lieu de l’événement et de s’ébahir : « MIRACLE ! Miracle ! s’écria-t-on, sans discuter davantage. »

– Oui, mes amis, dit le solitaire, c’est un miracle ! un miracle qui doit avoir un sens. Le bon Dieu ne veut-il pas nous indiquer par là l’endroit où doit se bâtir notre église ? Comme ce lieu est agréable ! Il est uni ; il n’a pas besoin de nivellement ; il est sur le chemin de St Gilles à la Mothe-Achard ; il est plus près des villages des alentours que de notre chapelle. Oui, ne pensez-vous pas que le Bon Dieu nous désigne l’emplacement de notre église ?

– C’est vrai, Père, répondirent les paysans ; c’est la volonté de Dieu. Bâtissons ici une belle église.

Ainsi fut fait. Pierres et troncs de chêne furent transportés autour de L’AIGUILLON VIVACE ; les lignes de fondation furent tracées ; les ouvriers maçons et charpentiers se mirent à l’oeuvre ; chaque homme voulut contribuer à l’ouvrage, tant et si bien que l’église fût élevée en l’espace de trois mois et que dans l’allégresse générale on put chanter l’Alleluia le jour de Pâques. Le lieu était si doux, agréable que bientôt un artisan se fit bâtir un atelier auprès de l’église ; puis ce fut un sabotier … Au bout de quelques années, ce fut une bourgade dont le nom fut facile à trouver. On l’appela sans hésiter : L’AIGUILLON SUR VIE. »

 

L’histoire de notre commune n’en est qu’à ses débuts….